JOSEPH-ANDRÉ MOTTE, CONSOLE ET OTTOMANS, ROUGIER ED., C.1954
Joseph-André Motte (1925-2013)
Bureau/console et sa paire d’ottomans
Rougier – SIR éditeur (Société industrielle du rotin), France, circa 1954
Rotin, opaline noire et laiton et rotin, métal laqué blanc et métal laqué noir
Long. 97 x Haut. 74 x Prof. 56 cm
Référence :
Exposé la première fois lors du Salon des arts ménagers, 1954 – Stand SIR
Bibliographie :
Patrick Favardin, Les décorateurs des Années 50, Norma, 1999
Archives Joseph-André Motte, ND
Archives Salon des arts ménagers, 1954
Biographie :
Joseph-André Motte est l’un des plus importants designers modernes français de l’après-guerre. Reflétant l’idée que le design moderne peut résolument améliorer la société, Motte reste une caractéristique de la vie quotidienne française à travers ses conceptions à grande échelle d’espaces publics dans tout le pays. Ses œuvres cascadent dans des lieux aussi royaux que le Louvre et aussi quotidiens que le métro parisien, testant les matériaux et annonçant l’importance d’un design abordable dans un monde en mutation.
Né à Saint-Bonnet, un village des Hautes-Alpes, Joseph-André Motte a étudié les arts appliqués à Paris auprès de René Gabriel, Louis Sognot et Albert Guénot. En 1954, Motte fonde sa propre agence de design et crée l’Atelier de Recherche Plastique (ARP) avec les célèbres designers Pierre Guariche et Michel Mortier, qu’il a rencontrés lors de ses études dans l’atelier de Marcel Gascoin.
Figure de proue du mouvement moderne français, Motte a souvent été chargé par l’administration française de participer à de grands projets publics, notamment l’aménagement intérieur de centaines de stations de métro à Paris, ses chaises demeurant des symboles fonctionnels de la vie parisienne dans toutes les stations de métro. Motte a également conçu le design des aéroports d’Orly (1954), de Roissy (1970) et de Lyon (1975).
En particulier, son travail avec l’architecte Henri Vicariot pour l’aéroport d’Orly représente le mariage des éléments structurels et intérieurs dans les espaces de vie. Ce genre de collaboration entre architectes et décorateurs d’intérieur a rajeuni le rôle des designers comme Motte.
Motte expérimente largement le bois, l’acier inoxydable, le Formica et les matières plastiques. La variété de ces matériaux reflète son désir d’humaniser les espaces dans lesquels il travaille, d’autant plus que l’utilisation du béton et d’autres substances typiquement froides devient à la mode dans l’architecture. Il a expliqué un jour que « c’est le matériau qui commande, puis l’imagination ». En outre, le choix par Motte de matériaux autrement négligés a contribué à une production rentable. Son désir d’économie allait de pair avec sa conviction que la fabrication d’œuvres à grande échelle offrait aux consommateurs un moyen de personnaliser leur cadre de vie.
L’œuvre de Motte représente l’intersection de la beauté et de la fonctionnalité face à la société industrielle. Les œuvres de Motte font partie des collections du Musée des Arts Décoratifs, Paris, du Musée du Louvre, Paris, et d’un certain nombre de forums publics, dont l’Hôtel de Ville, Grenoble, France, 1968 et le bâtiment du Conseil de l’Europe, Strasbourg, France, 1973. Motte a reçu le prix René Gabriel en 1957, le grand prix de l’Exposition internationale de Bruxelles en 1958 et a été nommé Commandeur des Arts et des Lettres, la plus haute distinction décernée par le ministère français de la Culture.
Texte Gallery Demisch Danant